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Partir d’un endroit où l’on n’arrive jamais. / Emilie Renard

 

Que devient un espace une fois affranchi de la pesanteur du monde terrestre, après être passé à travers plusieurs dimensions parallèles ? Comment réagit un lieu quand il est dissocié de toute fonction, coupé de tout usage, déserté de toute mémoire, sans relation avec la terre ? Comment des objets pris dans un environnement clos se synchronisent-ils avec lui ? Comment les distorsions spatiales et temporelles subies par un espace se réverbèrent-elles à travers un objet, dans sa forme, ses matériaux, ses réactions ?

Vincent Mauger construit des systèmes à l’autonomie précaire, régis par des lois physiques spécifiques et contrôlées. Ils sont conçus pour s’adapter indifféremment à plusieurs modes de représentation d’un espace : une maquette d’architecture, une sculpture temporaire, une modélisation numérique, une animation vidéo... Plus exactement, ils sont le terrain d’expériences topologiques sur les dimensions et les déformations d’un espace défini. Ces systèmes sont modulables et passent d’une dimension à une autre : celle de notre espace physique, bien connu pour avoir quatre axes (trois pour l’espace et un pour le temps), la dimension circulaire d’un espace mis en boucle par un vecteur temporel court-circuité, la dimension projective de la maquette d’architecture, un volume constant en état de projet, enfin, la dimension vectorielle de l’espace numérique, imitation visuelle des volumes de l’ère physique...

À chacune de ces dimensions parallèles, correspond une série de conventions formelles, autrement dit, une stylistique, qui oriente aussi l’interprétation des limites de l’espace représenté. Vincent Mauger compose avec les différentes conventions propres aux dimensions physiques, visuelles ou virtuelles et construit des espaces illusionnistes à partir de matériaux simples : bois, briques, carton, papier, ou au moyen de techniques d’animation numériques et de montages vidéo élémentaires. La visibilité des subterfuges et des trucages n’enlève rien à l’effet d’étrangeté des espaces représentés qui sont tous à la fois abstraits, projectifs et matériels. Ils peuvent être regardés ou contournés, plus rarement arpentés, et demandent au spectateur de compléter mentalement les reproductions modélisées, d’entrer visuellement dans la profondeur d’une animation numérique, d’admettre de la version sculpturale d’une dimension virtuelle, de suivre un phénomène physique singulier, et enfin, de croire possible la suspension du temps et l’étirement infini d'étendues désertiques…

 

On peut supposer qu’il s’agit, au fur et à mesure des œuvres et des années, d’un seul et même espace, invariablement qualifié par un « sans titre » générique, sans cesse manipulé et modulé en fonction de ses passages à travers les filtres des différentes dimensions au contact desquelles il se métamorphose, se charge de différentes conventions, formats et textures. Il s’agira donc, à travers les translations subies par cet espace unique d’en suivre les conversions d’un mode de représentation à un autre, d’une topologie à l’autre, d’observer au passage, des distorsions ou des pertes qui apparaîtront peut-être comme des renversements contre-nature. Plus que d’un exercice de style, il s’agit d’un jeu de mise en circulation des différents conventions de la représentation des espaces, une mise en doute de leur validité, de leur permanence et de la vérité d’une seule version de l’ordre matériel.

 

 

 

 

Inventer un système clos.

 

Il s’agit en premier lieu pour Vincent Mauger d’inventer un espace autonome et d’y détourner les lois physiques primordiales qui régissent habituellement notre monde naturel. Notre appréhension ordinaire des données spatiales et temporelles nourrit une connaissance empirique de leur permanence, de la préservation de la matière et de quelques autres données simples de notre expérience quotidienne. Cette habitude prévoit aussi, de façon intuitive, un certain rythme à l’entropie naturelle et anticipe l’inéluctable dépérissement des corps jusqu’à leur dispersion dans l’univers. Contre toutes ces évidences, Vincent Mauger reconstitue des systèmes clos dont il maîtrise l’enchaînement des réactions physiques, sapant les bases d’une relation conventionnelle à l’espace et au temps.

Quatre œuvres, deux sculptures et deux vidéos, passent pour des tentatives de déstabilisation des repères physiques au moyen d’expériences élémentaires. Elles mettent en scène des objets ou des endroits familiers dont les lois physiques ordinaires sont sapées, les accidents de la matière extrêmement étirés, et où des phénomènes extraordinaires de disparition et d’apparition obéissent finalement à des procédés techniques extrêmement simples.

 

sans titre, (1999)

Première manifestation de l’espace « sans titre » en 1999 sous la forme d’une sculpture en décomposition : deux jouets métalliques sont recouverts d’une épaisse couche de sel. La croissance rapide des taches de rouille à travers leur surface blanche manifeste un processus d’oxydation précipité. Les deux camions sont les témoins passifs d’un accident accéléré de leur matière. Immobilisés par cette cristallisation destructrice, ces deux objets sont destinés à se transformer en épaves jusqu’à leur quasi-disparition.

 

sans titre, (1999)

La même année, Vincent Mauger construit une sculpture en circuit fermé, une sorte de système en survie prolongée, plongé à l’intérieur d’un milieu hostile qui n’est autre que l’air environnant. Il désosse un frigo pour n’en préserver que la structure essentielle à son fonctionnement : le moteur, un ventilateur, la structure du liquide de refroidissement et la plate-forme du freezer. Ce squelette frigorifique sert de socle à deux blocs de glace en forme de bouteilles d’eau dont l’enveloppe plastique, superflue a elle aussi disparue. La sculpture de glace, incompatible avec son milieu, est entièrement dépendante de l’outil de conservation sur lequel elle

repose. Il s’agit là encore d’un processus sculptural à l’autonomie précaire, pour deux parties fragilisées, l’une travaillant constamment à la préservation de l’autre. Ce système clos, réduit à son strict minimum vital, menace de s’effondrer sur lui-même au moindre disfonctionnement et de muter, au goutte-à-goutte, en flaque d’eau.

 

sans titre, (2003 et 2005)

Deux vidéos de 2003 et 2005 constituent des versions accélérées de ces suspens matériologiques… Elles mettent en scène des espaces parallèles libérés de la pesanteur qui régit habituellement nos lieux habités. Des phénomènes extraordinaires prennent place dans des pièces vides de maisons standards. La première vidéo est une vue frontale d’une salle de bain. Le mur du fond est progressivement recouvert d’un liquide blanchâtre qui forme très vite une véritable paroi opaque avançant frontalement jusqu’à recouvrir inéluctablement la pièce. Après cette disparition totale de l’image par recouvrement, la paroi se retire doucement et s’efface en laissant le carrelage bleu des murs impeccablement nets, sans trace de son passage. Dans la seconde vidéo, un phénomène encore

plus discrètement extraordinaire fige une pièce dans un mouvement perpétuel. Une chambre en soupente est vide et seulement éclairée par une ampoule au plafond, ses murs sont jaunis et le parquet usé. Un tas de poussière, animé par une force autonome, glisse sur tous les pans de la pièce en un mouvement cyclique, fluide et unitaire.

Ces espaces fantomatiques semblent extraits directement de divagations portées par de vagues souvenirs d’espaces au temps suspendu. Les subterfuges élaborés avec une relative simplicité technique, (une maquette d’un décor réaliste et la lecture inverse d’une séquence), donnent réellement l’illusion cinématographique de phénomènes surnaturels dont aucune explication technique ne dissipe la poétique topologique.

 

 

Ces quatre expériences font subir à des environnements et des objets qui l’habitent des distorsions superficielles, élaborant pour eux un ordre physique propre en accord avec leurs qualités spécifiques, les figeant ainsi dans un équilibre précaire et circulaire.

 

 

 

Une maquette construite sur place replace l’espace en état de projet.

 

Reproduire un endroit existant sous la forme d’une maquette d’architecture revient à construire un espace projectif calqué sur une réalité qui le précède. Ces redoublements d’espaces chez Vincent Mauger sont le plus souvent des constructions à taille intermédiaire, ni échelle un, ni modèle réduit et dont la temporalité est ambiguë. Construits avec des matériaux légers, sans détails et pourtant avec exactitude, ils se situent à mi-chemin entre un espace physique et sa représentation abstraite, à l’étape intermédiaire entre le projet et sa réalisation.

 

(sans titre, 2000)

Dans un couloir souterrain de l’abbaye du Ronceray, Vincent Mauger pose des tasseaux de bois aux angles des murs et du sol qu’il fixe solidement entre eux à différentes hauteurs. Ces échafaudages longent les fondations de l’édifice à la manière d’une longue barrière de tréteaux grimpants jusqu’aux voûtes. Jouant sur l’écart entre la fragilité relative du matériau et l’amplification visuelle de cette construction complexe, les rapports de force entre le bois et les lourdes fondations de pierre s’inversent sans cesse, donnant l’illusion de se soutenir ou de s’annuler mutuellement. Cette structure, postée à l’intérieur de l’édifice comme l’envers d’un décor inaccessible, devient alors la projection d’un espace imaginaire dont la fonction serait plus visuelle qu’effective. Par une sorte de retour de l’illusion, la construction, sans fonctionnalité, devient alors un décor factice, une chose en plus.

 

(sans titre, 2001)

Une sculpture presque abstraite s’annonce comme la reproduction à l’échelle un demi de son atelier à l’école des Beaux Arts de Paris dans lequel elle est exposée. Entièrement constituée de tasseaux de bois, cette version structurelle de l’atelier n’en dessine qu’une grille essentielle et incomplète, les lignes principales de l’architecture n’étant que partiellement citées. Dans cette unité matériologique, les différentes parois se superposent et s’aplatissent en un grillage massif. Il devient difficile de distinguer les fondations des élévations, le parquet du plafond. Affirmant son statut d’abstraction, ce schéma est destiné à être rempli mentalement, à être redressé, arpenté, utilisé. Envisagé dans l’espace qu’il imite, il est seulement inutile, impraticable, partiel. Il affirme par là sa position entre deux états : un croquis de l’espace qui à la fois le redouble physiquement et le cite abstraitement.

 

(sans titre, 2004)

Vincent Mauger applique ce procédé de duplication d’un espace par sa maquette architecturale avec une certaine emphase lors d’une exposition à Montflanquin. La salle d’exposition, tapissée de carton, est remplie jusqu’à saturation de caisses qui sont autant de modèles réduits d’elle-même. Elles ont été jetées là, s’empilant au hasard de leur chute. Le geste apparemment incontrôlé, apparaît alors comme une volonté panique de remplissage d’une pièce vide. Redondance excessive d’un espace fragilisé par ses duplicata accidentés, les caisses endossent la fonction de projections mentales au pouvoir prédictif : celles de toutes les configurations possibles d’effondrement du lieu sur lui-même.

 

Cette transposition de l’espace initial « sans titre » entre en relation physique avec un lieu existant en simulant un défaut de fonctionnalité vis-à-vis de celui-ci. Il se charge alors d’une qualité projective qui n’est possible que parce que ses procédés de construction sont le support physique de phénomènes illusionnistes. Fragiles et impraticables, ces espaces à échelle intermédiaire jouent à être des modèles et se déploient dans l’espace physique comme des projections mentales démesurées, n’existant pour personne.

 

 

 

Passer de l’optique numérique à la spatialisation physique.

 

L’intention d’inventer de toutes pièces un endroit inédit se précise. Elle requiert d’en créer l’illusion et d’en produire une imitation presque parfaite. Vincent Mauger entreprend alors de planter le décor de cet espace sans titre. Il commence par sa surface crue et crée un paysage sans profondeur, à survoler. Ce paysage d’abord numérique, passe dans la dimension physique. Il le met ainsi à l’épreuve du matériel et en limite l’étendue. Puis le passage de l’une à l’autre des dimensions se fait indifféremment, mais le modèle numérique prévaut sur toute formalisation spatiale. Les conventions de l’espace virtuel déterminent le choix des matériaux et le mode de construction de l’espace réel, ce dernier en constituant simplement une transposition par imitation, une version figée mais cohérente.

 

(sans titre, 2002)

Une image de synthèse est transposée au format sculpture. Initialement, il s’agit d’un paysage de dunes jaunes avec une fine bande de ciel bleu. Le dessin numérique, avec sa texture hachurée imitant un coloriage fait main et sa composition binaire, ressemble à un dessin d’enfant d’un désert imaginaire et lointain. Passé au format sculptural, le paysage devient un décor extrêmement stylisé. La sculpture en bois, aux courbes parfaites et régulières, a l’aspect typique des représentations numériques en trois dimensions dont le squelette aux lignes fluides n’aurait pas encore été recouvert de la texture qui lui donnerait corps. Cette architecture de dunes montée sur pilotis est pénétrable, on peut s’y glisser sans jamais découvrir plus d’épaisseur ni de détail à ce décor flottant. Dans ce fouillis de lignes, les procédés matériels pour figurer la troisième dimension virtuelle ne perdent rien de leur pouvoir d’illusion optique. Une fois passées dans l’espace physique, les dimensions du paysage sont seulement limitées par celles de l’espace alentour.

 

(sans titre, 2002)

Le paysage de sans titre mute ensuite en une version montagneuse aux arêtes rectilignes. L’exercice ne consiste plus à passer d’un modèle numérique à une construction physique, mais, dans un jeu déclaré avec les conventions stylistiques de la représentation numérique, de passer d’une sculpture à une vidéo, qui toutes deux imitent des volumes virtuels. Une sculpture en contreplaqué ressemble au dessin d’une feuille de papier froissée passé au filtre informatique. Dans une vidéo annexe, différentes versions de ce paysage sont présentées : des mains froissent énergiquement une feuille de papier puis s’arrêtent au hasard d’une forme. Le cadre est serré sur le papier froissé dont la complexité des plans, combinée au jeu des ombres, dessine un paysage de montagnes. L’action des mains ne déjoue pas l’illusion d’une projection visuelle dans un paysage de montagne, au contraire, à chaque nouvel état de la feuille, on replonge dans une montagne blanche en feignant d’oublier la simplicité de la manipulation.

 

(sans titre, 2005)

Il remplit maintenant toute la surface au sol et est coupé net par les limites arbitraires des murs de la chapelle de Mayenne. Composée de parpaings de briques alvéolés, la construction évoque les courbes d’un paysage sonore dont la tonalité basse dominante serait animée par quelques montées plus aiguës. Les parpaings sont posés sur leurs tranches creuses. Ceux empilés les uns sur les autres sont sectionnés en des courbes fluides. Reste, dans un coin du paysage, un tas de parpaings qui semble promettre des extensions à cet espace potentiellement infini et en rappelle la matérialité brute. La surface entière de ce paysage uniforme fait résonner dans sa structure tubulaire son équivalent virtuel : une projection vidéo cachée dans un espace sombre de la chapelle. Un paysage de dunes est survolé par un corps immatériel et aérien qui semble repousser, au fur et à mesure de son voyage, l’horizon de ce paysage interminable. La texture des volumes imite les hachures d’un crayon noir. Ses traits sont grossiers mais trop réguliers. On peut même apercevoir, au détour d’une dune, une jointure numérique mal callée. Cette surface crayonnée donne à ce paysage un aspect expressionniste factice comme si ce survol était la visite d’un état d’âme sous contrôle, à peine bosselé. Mais l’interprétation d’ordre psychologique de ce dessin numérique n’est permise que par le graphisme appliqué d’une main sans passion. Le romantisme latent d’une telle analogie entre un paysage et un état d’âme est aussitôt contrebalancé par le matérialisme déclaré dans l’agencement des constructions de l’artiste.

 

 

(sans titre, 2004)

Avec (sans titre, 2004), il s’agit d’une sculpture en forme de geste. Une plaque de contreplaqué est découpée en spirale depuis un bord extérieur jusqu’à son centre. Elle semble avoir été jetée au sol dans une configuration apparemment hasardeuse, comme une épluchure enroulée sur elle-même. Un serre-joint ferme les deux extrémités de l’entaille d’origine et maintient en suspension ce volume labyrinthique de lignes de bois. L’outil est visible non pas parce qu’il est indispensable à l’ensemble, mais parce qu’il signale par sa présence à la fois la nature physique du matériau, à l’origine rigide et cassant, contraint par la force à devenir souple, et la manipulation extrêmement simple subie par celui-ci.

La simplicité matérielle de cette sculpture en volute unique est en contradiction apparente avec sa complexité formelle. Cette cohabitation entre technicité et illusion optique semble traverser tout le travail de Vincent Mauger comme deux pôles qui s’alimentent sans cesse l’un et l’autre au lieu de s’annuler.

 

 

Ces différentes facettes de (sans titre, 1999-2005) ne sont qu’un cheminement possible parmi toutes les configurations existantes de cet espace inaccessible, pourtant sans cesse construit et représenté. Sans titre est un titre générique, sans qualité, pour désigner un espace impossible où l’on n’arrive jamais. Il s’annonce comme un espace simple pris entre des structures binaires : entre squelette et texture, structure et paroi, surface et vide, construction physique et espace virtuel…  Initialement constitué en systèmes clos contre l’évidence de la physique empirique, il se charge ensuite du caractère projectif des espaces modélisés puis passe indifféremment de la dimension numérique à la physique sous la forme d’exercices sur des systèmes d’équivalences formelles et de jeux avec les conventions stylistiques du numérique. Fondamentalement représenté par des structures creuses, ces espaces jouent avec les effets illusionnistes des modèles architecturaux, des images numériques ou des trucages filmiques en les représentant finalement sous la forme de constructions concrètes, testant la capacité d’un espace réel à imiter la nature projective d’espaces abstraits.

 

Ces expériences se situent dans le champ de souvenirs d’espaces vides, de projections mentales d’espaces inhabités ou de visions de terrains vagues inconstructibles. Dans une relation abstraite aux lieux, le travail de Vincent Mauger s’attache à un renversement des systèmes de représentation et des lois physiques, sans projection humaine et donc, sans aucune portée morale, hors narration, sans mélancolie ni romantisme. Le point de vue aérien et omniscient qui observe des phénomènes autonomes en boucle est désincarné et fantomatique. S’il s’agit d’un espace mental, celui du souvenir, il serait alors dissocié de la pesanteur d’un corps psychologique. Il s’agirait plutôt de celui d’un corps à organe unique, doté d’un récepteur visuel aérien à filtre digital et d’une surface réceptrice dont la porosité aiguë réagirait unitairement au contact superficiel avec l’atmosphère de dimensions transitoires… Le travail de Vincent Mauger apparaît comme une expérience qui relativise la croyance en la véracité d’un seul point de vue bipède et qui construit, en dehors de la représentation linéaire du temps, un monde lancé en roue libre dans un système autonome, fondamentalement incompatible avec le monde alentour.

 

Emilie Renard, septembre 2005.

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