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Extended mind / 2018

 
galerie Bertrand Grimont,
rue de Montmorency, Paris, Fr. 
Curator :  Marion Zilio et Bertand Grimont

 

There are sometimes mental operations that can be inverted like the two terms of an equation. The question then arises as to whether we are faced with an extension of the cerebral domain developing on the walls of the wall or in the grip of a physical concretization in the membrane of the cerebellum. For his third exhibition at the Bertrand Grimont gallery, Vincent Mauger pursues a research whose formal inspirations are born from the ideas of fragmentation and negative polarity, non-linear design processes and non-Euclidean geometry, pushing to the extreme the pairs of opposition. Fluid and changing, they aim to expand the artist's plastic vocabulary and open up a speculative, imaginary and creative horizon. His works think of the overflow of worlds.
Here reversibility is complete and contagious, it touches surfaces as well as depths, it challenges "pure form" and represents the possibility of modification. Not an infinite recreation of form, but another form, a reformulation of the idea, of the process of conception, of its metaphysical foundation. We inhabit his works, as they inhabit us. Derrida said of deconstruction in architecture that it is neither a method, nor an analysis, nor a critique, nor a theory, it is a producer of events. It unfolds and connects differently. It is housed in difference: a difference that we know to be dynamic, a difference that differs, displaces and thwarts. Things are not what they are, but what they become. Vincent Mauger's works perforate their state, from drawing to installation, from 2D to 3D, they have the capacity to inscribe themselves in movement, thus prolonging both gesture and thought.

l y a parfois des opérations mentales qui peuvent être inversées comme les deux termes d’une équation. La question se pose alors de savoir si nous sommes face à une extension du domaine cérébral se développant sur les parois du mur ou en proie à une concrétisation physique dans la membrane du cervelet. Pour sa troisième exposition à la galerie Bertrand Grimont, Vincent Mauger poursuit une recherche dont les inspirations formelles naissent des idées de fragmentation et de polarité négative, de processus de design non linéaire et de géométrie non euclidienne, en poussant à l’extrême les couples d’opposition. Fluides et changeantes, ces dernières visent l’expansion du vocabulaire plastique de l’artiste et ouvrent un horizon spéculatif, imaginaire et créatif. Ses œuvres pensent le débord des mondes.
Ici la réversibilité est complète et contagieuse, elle touche les surfaces comme les profondeurs, elle lance un défi à la « forme pure » et représente la possibilité d’une modification. Non pas recréation infinie de la forme, mais forme autre, reformulation de l’idée, du processus de conception, de son fondement métaphysique. Nous habitons ses œuvres, comme elles nous habitent. Derrida disait de la déconstruction en architecture qu’elle n’est ni une méthode, ni une analyse, ni une critique, ni une théorie, elle est productrice d’évènements. Elle déplie et relie autrement. Elle se loge dans la différance : une différence que l’on sait prise dans son aspect dynamique, une différence qui diffère, déplace et déjoue. Les choses ne sont pas ce qu’elles sont, mais ce qu’elles deviennent. Les œuvres de Vincent Mauger performent leur état, du dessin à l’installation, de la 2D à la 3D, elles ont la capacité de s’inscrire dans le mouvement, prolongeant de la sorte aussi bien le geste que la pensée.
 
Marion Zilio
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